Mon dernier tableau textile sorti pour le premier novembre, dans le cadre du défi sur Alittlemarket..(potions et sortilèges).....
Vous pouvez chaque fois, cliquer sur les photos pour les agrandir...
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Et comme tant qu'à faire, deux défis valant mieux qu'un seul...voici un petit conte pour l'accompagner...

Toi l’ami, toi le frère, toi l’étranger qui passe sur ce chemin… Prends le temps de t’asseoir, j’ai fait du bon café bien chaud, il est là près du feu, assieds toi et écoute cette histoire
On raconte que c’était une enfant comme les autres, peut-être plus douce et plus sage que les autres… Sa vie tient en peu de mots… Pas de marraine fée, pas de grand-tante sorcière, pas de frère démon ni de papa magicien, non… Elle…elle ‘’absorbait’’… tout !... elle ‘’écoutait’’ … le souffle des arbres comme la danse du vent, le rêve de la pluie comme le rire de l’arc en ciel, le frémissement de l’eau et les peines des hommes… elle écoutait… écoutait de toute son âme…

Et assise dans un cercle de lumière, immobile et les yeux clos, elle dansait avec le vent, rêvait avec la pluie, riait dans la lumière, frémissait au fil de l’eau et…adoucissait les peines des hommes.

Chacun venait en son cercle… s’asseyait à ses cotés comme tu es assis là……Tu as fini ton café ?....... il en reste une goutte, prends ton temps…. Oui, chacun venait et lui racontait ses joies, ses peines, ses espoirs et ses terreurs… et elle écoutait… absorbait tout telle une pierre de patience. Et tous repartaient apaisés, tranquillisés, rassurés et sereins. Elle ne leur disait rien, en fait, elle ne parlait pas…qui peut se vanter d’avoir entendu le son de sa voix ?...si, c’est vrai, elle chantonnait parfois…ou c’était murmure, c’était mélodie, gazouillis, un souffle, un rire… mais de mots, jamais…... Comment faisait-elle ?.... je n’ai pas d’explication à te donner, je ne sais pas, simplement, quand tu venais, tu parlais …et quand tu repartais, les problèmes étaient résolus, les conflits apaisés, les espoirs réalisés, les peines consolées, les peurs disparues…c’était ainsi et c’était bien ainsi….

Mais tu le sais, ces contes là sont parfois un peu tristes… un matin, ceux, maintenant très nombreux, qui venait chercher réconfort auprès d’elle, trouvèrent le cercle de lumière vide… Ce fut un jour de renoncement, de deuil et de lâcheté… Mais il y en eu quelques uns, parmi ceux qui repartirent abattus, pour revenir sur leurs pas, et la chercher, au creux des arbres, dans les voiles du vent et le rideau de la pluie, entre les couleurs de l’arc en ciel, dans les eaux bondissantes des torrents et les creux des marécages, dans les âmes des hommes, dans leurs espoirs et leurs défaites….
Ils la trouvèrent pâle et ensanglantée, les os, le cœur et le crâne brisés, vivante encore… Avec grande délicatesse, je ne sais comment, ils la ramenèrent en son cercle de lumière…et la laissèrent reprendre quelques forces…
Ah… Il ne te reste plus de café mais ce ne sera plus très long maintenant. C’est la fin, tu t’en doutes…

Pour dire, le lendemain, quand il revinrent tous lui confier leurs espérances et leurs rêves, leurs drames et leurs peurs, aucun d’eux ne put plus l’atteindre, ses yeux, ses oreilles étaient morts…. Sourde et aveugle elle était devenue tu comprends ?....

Elle l’avait compris elle aussi… alors dans ce silence et dans cette obscurité qui l’auraient désormais mise hors d’atteinte des plaintes des hommes… très délicatement… elle découvrit son âme, achevant d’un geste très doux ce qui avait été commencé deux jours plus tôt, telle une large vasque tapissée d’or, sa tête s’ouvrit largement afin que chacun puisse de nouveau y déverser directement ses larmes…
C’était un être magique, mais pas immortel, elle mourut bien sûr…. Mais de l’ouverture de sa tête, on vit bientôt s’élancer de fines brindilles de couleurs changeantes, qui respiraient avec les arbres, dansaient dans le vent… Rêvant avec la pluie, riant avec l’arc en ciel, elles frémissaient au contact de l’eau et écoutaient les dires des hommes…

Aujourd’hui, toi l’ami, le frère, toi l’étranger, écris ta joie, écris ta peine, plie le petit papier en huit et dépose le dans la poche de cette étrange tête…. et en ton cœur, crois et espère … ceci est un exauceur de rêve…

Voilà une histoire et une création cousues de fil blanc…mais…toutes deux ‘’cousues main’’ dans mon atelier, l’une comme l’autre…