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Article paru ces jours-ci dans le magic-patch.
Un grand merci à Nathalie

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Pas très facile de lire le texte sur les photos, même en les agrandissant...; je vous mets le texte ci dessous...

Quand les tissus racontent des histoires.

Au hasard de la toile, j’ai croisé Bérénice, dans un enchevêtrement de profils où de multiples informations se croisaient. J’ai immédiatement repéré la photo d’un de ses ouvrages, un simple détail, rouge sang, une cicatrice, un mélange de matière hybrides presque rafistolées. J’ai été fascinée, j’ai donc cherché à en savoir plus. Mais qui est Bérénice Mollet ?

Un père, écrivain, une mère peintre et costumière, Bérénice grandit dans un monde de création. De ces univers complémentaires, elle va créer le sien fait d’expériences, de découvertes et d’étonnements qui finissent par naitre au bout de ses aiguilles. Elle imagine un monde où ses fils et ses tissus écrivent la vie. Ils racontent en un clameur silencieuse, les longs ravages du temps, les cicatrices douloureuses de la vie, reprisées sans relâche afin qu’elles ne craquent plus. Ces dernières sont traitées avec un amour et une tendresse pour les étoffes qui transparaissent à chaque point, chaque teintures, chaque transformation. Bérénice répare les beautés d’antan, réinterprète les bribes d'un tissu ancien jusqu’à leur offrir la vie éternelle.

En s’imprégnant de l’atmosphère de ses ouvrages, on peut s’apercevoir que les couleurs deviennent indépendantes, éprises de liberté nouvelle, elles décident, elles même, de leur propre destinée. Du rouge ou du noir qui sera le vainqueur de ces étreintes intrigantes. Les teintes franches bouleversent notre interprétation, font taire les clichés, les nuances se mettent à vibrer comme un chant immémorial sorti de la nuit des temps.

Et puis c’est au tour de la rouille qui inexorablement détruit le présent en construisant un nouvel avenir. Elle se pare de brins de fil cousus pour devenir ces broderies incohérentes qui nous rappellent une écriture oubliée. Cette écriture nous interpelle au plus profond de nous, nous en cherchons la signification, nous en comprenons le sens sans pouvoir la déchiffrer. Poésie sans limite, poésie sans mot, où s’invitent brindilles et petits cailloux solidement arrimés. Car Bérénice sème des petits cailloux pour que nous ne nous perdions pas dans ses invitations oniriques et baroques de son paradis inexploré. Si quelquefois, elle fait mijoter dans ses chaudrons d’alchimiste, d’incroyables mixtures, (vieux clous, bois de campêche...) c’est qu’elle a une conviction: les tissus vierges sont muets, il faut leur créer une bouche pour qu'enfin ils s'expriment. Alors les petits bouts de tissus, par simple contact de ces caresses chimiques se transforment en conteurs intarissables. Emanuel Ungaro disait dans une conférence sur l’art textile « ne faites pas souffrir le tissu », Bérénice l’aime et on le ressent.

Et puis de temps en temps, Bérénice ouvre sa maison et sa boutique virtuelle pour des ventes aussi confidentielles qu’éphémères. Grimoires, pochettes à secrets, chemin de piano et d'autres objets aussi utiles qu’improbables, mais indispensables aux artistes qui sommeillent en chacune d’entre nous, entament une conversation. Alors, il nous faut juste les écouter.

http://berenicemollet.blog.free.fr
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http://www.alittlemarket.com/boutique/avecmesp_titsbouts-626.html